ZIGONESHI (Je te donne, tu me donnes) Restitution d’objets en or (2016)
En 2016, Tchendukua a mis en œuvre un projet éminemment symbolique « ZIGONESHI ». 500 ans après l’invasion des conquistadores et l’époque de barbarie qui s’est ouverte, il s’agissait de retraverser l’Océan Atlantique, d’Est en Ouest, avec un bateau porteur d’un message de fraternité vis-à-vis des Kogis.
Lorsqu’elle a pris connaissance de ce projet, la baronne belge Dora JANSEN, grande collectionneuse d’art précolombien, a souhaité que des pièces, qu’elle détenait dans sa collection depuis plus de 30 ans, puissent être restituées aux Kogis. A bord du bateau « Zigoneshi » skippé par Olivier JEHL, ces pièces en or, pectoraux, bols, bracelets, ont retraversé l’océan afin d’être restitués aux Kogis et retrouver leurs « terres » d’origine. Lorsque la voile blanche du petit voilier de 6,50 mètres est apparue à l’horizon, les 150 Kogis, hommes, femmes, enfants, présents sur la plage pour l’occasion, se sont levés, se rapprochant doucement de la plage. Plusieurs mamas et sagas sont là. Les yeux plissés, perdus sur l’horizon, ils regardent le voilier se rapprocher doucement des côtes.- « L’or revient. La mère l’a appelé et il revient », chuchote Miguel, l’un des mamas présent ce jour-là.
Une caisse en bois, que l’on débarque, est ouverte sur la plage. Un à un, les objets sont sortis de leurs emballages protecteurs et présentés aux Kogis. Pour la première fois, des objets en or allaient être rendus à leurs « propriétaires », après avoir été pillés dans les tombes de leurs ancêtres. L’émotion est palpable, les regards suspendus. En présence des autorités colombiennes du ministère du Tourisme, de l’ambassadeur de France en Colombie, de journalistes de France 2 et du Figaro Magazine, les objets sont observés, touchés, retournés… Sont-ils bien réels, semblent dire les regards des observateurs. Ces objets posés sur la plage existent-ils vraiment ? Soudain, dans cette région du monde où la pluie est absente depuis de longues années, quelques gouttes de pluie… Le visage pensif, un mama observe le ciel, « C’est la mère, elle pleure. Elle est tellement contente de voir revenir ses enfants ».